FAQ : Le compte épargne-temps (CET)

À jour du mois d'octobre 2022.

 

 

 

Le dispositif du compte épargne-temps (CET) est réglementé par le décret n°2004-878 du 26 août 2004 relatif au compte épargne-temps dans la fonction publique territoriale. Le CET est un dispositif permettant aux agents publics qui le souhaitent d’épargner des droits à congés, afin de les utiliser ultérieurement sous différentes formes.

 

Le CET permet à son bénéficiaire de reporter des jours de congés d’une année sur l’autre, d’en obtenir une compensation financière ou encore de prendre en compte les droits épargnés au sein du régime de retraite additionnelle de la fonction publique.


L'instauration du CET est obligatoire dans les collectivités territoriales et dans leurs établissements publics mais les modalités d’utilisation diffèrent d’une collectivité à une autre en fonction de plusieurs paramètres réglementairement fixés.

 

 

Bénéficiaires du CET

Un fonctionnaire stagiaire ou détaché pour stage peut-il bénéficier d’un CET ?

Non. Le fonctionnaire stagiaire ou détaché pour stage ne peut pas bénéficier d’un CET. L’ouverture d'un CET est réservée aux fonctionnaires titulaires et aux agents contractuels, sous certaines conditions.

 

Le fonctionnaire stagiaire qui a antérieurement ouvert un CET en qualité de fonctionnaire titulaire ou d'agent contractuel ne peut pas l’utiliser ou l’alimenter pendant sa période de stage. Son CET est gelé pendant cette période.


Texte(s) de référence :

 

 


Conditions d’ouverture du CET

Un agent disposant de moins d’un an d’ancienneté peut-il ouvrir un CET ?

Non. Les agents titulaires et contractuels ne peuvent ouvrir un CET qu’à la condition d’avoir accompli au moins une année de service. Les services accomplis en tant que fonctionnaire stagiaire sont pris en compte afin de déterminer l’ancienneté des agents titulaires.  

 

Pour mémoire, l’ouverture d’un CET est réservée aux agents employés de manière continue. Les professeurs d’enseignement artistique et les assistants d’enseignement artistique ne peuvent pas ouvrir de CET car ils sont soumis à un régime d’obligations de service défini par leur statut .

 

L’ouverture d’un CET est de droit dès lors que l’agent qui remplit toutes ces conditions en fait la demande.

 

 

 


Alimentation du CET

Quels sont les jours susceptibles d’alimenter un CET ?

Le CET peut être alimenté par le report :

  • De jours de réduction du temps de travail (RTT) non pris dans l’année ;
  • De jours de congés annuels, sous réserve que l’agent ait pris au moins 20 jours de congés annuels dans l’année (ou un nombre proportionnel en cas d’agent exerçant à temps non complet) ;
  • De jours de congés supplémentaires dits « de fractionnement », sous réserve que l’agent ait pris au moins 20 jours de congés annuels dans l’année ;
  • D’une partie des jours de repos compensateurs, sous réserve que cette possibilité ait été prévue par délibération.

 

Il est à noter que l’agent n’a pas à prendre au moins 20 jours de congés annuels dans l’année pour alimenter son CET par des jours RTT, qui ne s’apparentent pas à des jours de congés.

 

En revanche, le CET ne peut pas être alimenté par le report de congés bonifiés.

 

Un agent en disponibilité d’office peut-il alimenter son CET ?

Non. Un agent placé en disponibilité d’office conserve ses droits au titre d’un CET déjà ouvert mais ne peut pas les utiliser tant qu’il se trouve dans cette position administrative. L'agent ne pourra donc pas alimenter son CET.

Texte(s) de référence :

 

Le seuil de 20 jours de congés annuels pris pour pouvoir alimenter le CET est-il proratisé pour les agents à temps non complet ?

Oui. Cela permet aux agents à temps non complet qui n’ont pas plus de 20 jours de congés annuels dans l’année d’alimenter leur CET.


Texte(s) de référence :

 

Une collectivité territoriale peut-elle décider de limiter le nombre de jours présents sur le CET d’un agent par délibération ?

Non. La réglementation actuelle prévoit déjà un plafond maximum de 60 jours pouvant être inscrits sur un CET. Une délibération qui prévoit un abaissement de ce plafond est illégale et doit en conséquence être annulée.


 

 


Utilisation des droits épargnés sur le CET

Y a-t-il un plafond lorsque l’agent demande l’indemnisation des jours sur son CET ?

Non. Il n’existe pas de plafond pour l’indemnisation des jours inscrits sur le CET d’un agent.

 

En revanche, il existe un seuil plancher : l’indemnisation des droits à congés épargnés sur un CET débute à compter du 16e jour épargné si une délibération de la collectivité ou de l’établissement public le prévoit.

Texte(s) de référence :

 

Quelles sont les modalités d’indemnisation des jours inscrits sur un CET ?

Deux situations sont à envisager :

  • Lorsqu’il existe une délibération relative au CET au sein de la collectivité ou l’établissement public,
  • Lorsqu’aucune délibération n’a été prise concernant le CET.

 

S’il existe une délibération régissant les modalités d’utilisation du CET, il est possible de se faire indemniser les droits à congés épargnés à compter du 16e jour.

 

Les jours épargnés excédant quinze jours donnent lieu à une option exercée par l’agent au plus tard le 31 janvier de l'année suivante :

  • Le fonctionnaire titulaire opte, dans les proportions qu’il souhaite :

     Soit pour la prise en compte des jours au sein du régime de retraite additionnelle de la fonction publique,

     Soit pour leur indemnisation,

     Soit pour leur maintien sur le CET ;

 

  • L’agent contractuel opte, dans les proportions qu’il souhaite :

    Soit pour l’indemnisation des jours,

    Soit pour leur maintien sur le CET.

 

En l'absence d'exercice d'une option par le fonctionnaire titulaire, les jours excédant 15 jours sont pris en compte au sein du régime de retraite additionnelle de la fonction publique.

 

En l'absence d'exercice d'une option par l'agent contractuel, les jours excédant 15 jours sont indemnisés.

 

En l’absence de délibération de l’employeur public, l’agent ne peut se faire indemniser les droits à congés épargnés à compter du 16e jour. Ces jours épargnés ne pourront être utilisés que sous forme de congés.

Texte(s) de référence :

 

Peut-on prévoir par délibération l’indemnisation des jours épargnés sur un CET uniquement pour une certaine catégorie d’agents ?

Non. La mise en place d'une indemnisation des jours épargnés sur le CET ne peut être prévue que dans le respect des dispositions règlementaires en vigueur. 
 Une délibération d’une collectivité qui ciblerait des agents en particulier serait illégale.  

Texte(s) de référence :

 

Un agent qui part en retraite pour invalidité peut-il obtenir l’indemnisation des jours épargnés sur son CET en l‘absence de délibération de sa collectivité ?

Non. Lorsqu’une collectivité ne délibère pas en faveur d’une indemnisation au-delà du 15e jour épargné sur le CET, ces jours ne peuvent être utilisés que sous forme de congés.

 

En revanche, l’agent qui part en retraite pour invalidité sans avoir pu solder l’ensemble de ses congés (congés annuels, jours épargnés dans un CET) peut obtenir une indemnisation dans la limite de 20 jours par année de référence.

Texte(s) de référence :

 

Peut-on indemniser les jours CET d’un agent en disponibilité d’office ?

Non. Un agent en disponibilité conserve ses droits au CET déjà acquis mais ne peut les utiliser. L'agent ne pourra donc pas se faire indemniser ses jours CET.

Texte(s) de référence :

 

Est-on dans l'obligation de prévoir par une délibération la prise en compte au sein de la retraite additionnelle de la fonction publique des droits épargnés au titre d’un CET ?

Oui. Une délibération est nécessaire pour avoir la possibilité de verser les jours épargnés au sein du régime de retraite additionnelle de la fonction publique. L’agent doit disposer d’un nombre de jours inscrits sur le CET supérieur à 15 au 31 décembre de l’année N.

 

Lorsque la collectivité ne prend pas de délibération autorisant l’indemnisation ou la prise en compte au sein du régime de retraite additionnelle des droits épargnés, les jours accumulés sur le CET peuvent être utilisés uniquement sous forme de congés.

Texte(s) de référence :

 

Si un agent décède, doit-on indemniser les jours épargnés sur son CET même s’ils sont inférieurs à quinze ?

Oui. En cas de décès d’un agent, ses droits acquis au titre d’un CET sont indemnisés dans leur totalité auprès de ses ayants-droits à hauteur d’un montant forfaitaire prévu par l’arrêté du 28 août 2009 pris en application du décret n°2002-634 du 29 avril 2002 modifié portant création du compte épargne-temps dans la fonction publique d'Etat et dans la magistrature.

 

L’article 7 du décret n°2004-878 prévoit l’application de cet arrêté aux agents de la fonction publique territoriale.

 

 


Portabilité du CET

L’agent contractuel peut-il prétendre à une portabilité de son CET en cas de changement de collectivité ?

Non. Seuls les fonctionnaires titulaires qui changent de collectivité par la voie de la mutation, du détachement ou de l’intégration directe conservent le bénéfice de leurs droits épargnés sur leur CET. Ces trois possibilités concernent exclusivement les fonctionnaires.

 

L'agent contractuel démissionnaire n'a donc pas droit à la portabilité de son CET au sein de la nouvelle collectivité qui l'emploie. Il doit solder les jours de CET qui lui restent avant son départ afin de ne pas les perdre.

Texte(s) de référence :

 

Si un fonctionnaire titulaire en disponibilité pour convenances personnelles est par ailleurs recruté en tant que contractuel dans une autre collectivité, son CET peut-il être transféré vers la nouvelle collectivité ?

Non. Les droits épargnés sur le CET du fonctionnaire titulaire en position de disponibilité sont conservés sans que l’intéressé ne puisse les utiliser. 
L’agent pourra à nouveau utiliser son CET initial lors de son retour en tant que fonctionnaire titulaire dans la fonction publique lors de sa réintégration.

 

Texte(s) de référence :

 

En cas de mutation ou de détachement d'un fonctionnaire titulaire, une convention prévoyant les modalités financières du transfert des droits à congés épargnés dans un CET est-elle obligatoire ?

Non. Il s'agit d'une simple faculté et non d'une obligation pour les collectivités territoriales.

 

La convention financière est destinée à permettre un dédommagement de la collectivité d’accueil, qui devra reprendre le CET de l’agent, tout en facilitant la recherche d’un accord avec la collectivité d’origine dans laquelle le CET a été alimenté mais non utilisé.

 

En cas de désaccord, la collectivité d’accueil ne peut pas imposer à la collectivité d’origine l’indemnisation des droits restant sur le CET de l’agent.

 

Si la collectivité d’accueil et la collectivité d’origine ne prennent pas de convention, le fonctionnaire titulaire conserve les droits qu’il a acquis sur son CET auprès de son nouvel employeur. 

Il revient alors à la collectivité d’accueil d'assurer la gestion de son CET et de reprendre l’intégralité des droits acquis précédemment par l’agent.

   

Texte(s) de référence :

 

 


Fermeture du CET

Quel est le sort des jours épargnés sur un CET par un agent contractuel en fin de contrat ?

Lorsque la collectivité ou l’établissement n’a pas pris de délibération autorisant l’indemnisation des droits épargnés, les jours accumulés sur le CET de l’agent contractuel peuvent uniquement être utilisés sous forme de congés.

L’agent contractuel doit donc solder son CET avant la fin de son contrat. A défaut, les jours restant sur son CET seront perdus.

 

Lorsque la collectivité ou l’établissement a pris une délibération autorisant l’indemnisation des droits épargnés, et si le nombre de jours inscrits sur le CET de l’agent contractuel est inférieur ou égal à 15, l'intéressé ne peut utiliser ces droits que sous forme de congés.

 

Si le nombre de jours inscrits sur le CET de l’agent contractuel est supérieur à 15, les jours excédant les 15 jours premiers jours sont indemnisés à la demande de l’agent et les 15 premiers jours sont pris sous forme de congés.